Je suis dev'nue la bonne - Thomas Fersen

Je suis devnue la bonne.

Tout ce mal que j’me donne

Pour faire partie des meubles.

Jamais un bouquet d’roses

Comme quand j’tais ta chose.

Pas l’amour qu’est aveugle.

Une autre est la mode

De caractre commode.

Me voil dans l’ptrin.

Autant laisser ouverte

Sur ma vie de plante verte

La porte du jardin.

Qu’un beau cambrioleur

Vienne cueillir mon coeur

O tu l’as oubli…

Pas d’danger que j’pleurniche

Sur ma vie de potiche.

J’n’me f’rai pas supplier

Pour le suivre en silence

Avec le chien d’faence

Et le valet muet.

Avec le bas de laine

Le cochon d’porcelaine.

Mon corps long et fluet

Roul dans le tapis

J’aurai vite dguerpi.

Je forme ce souhait.

Qu’un beau cambrioleur

Vienne cueillir mon coeur

O tu l’as oubli…

Je prendrai bien le pli

De me glisser dans son lit

Et d’etre le jouet

D’un amour de bandit.

Ca m’donnerait, comme on dit

Un petit coup de fouet.

Qu’un beau cambrioleur

Vienne cueillir mon coeur

O tu l’as oubli…

Qu’un beau cambrioleur

Vienne cueillir mon coeur

O tu l’as oubli.

On retrouv’ra aux puces

Mon buste de Vnus

Pos sur un rayon

Entre une main de Fatma

Et un lot d’panamas

Tomb du camion.